Le déconfinement. Un scénario catastrophe ?

Le déconfinement. Un scénario catastrophe ?

Dans notre monde connecté, l'information guide nos pas. Il y a ceux qui savent, et la masse gigantesque des ignorants. Les premiers s'évertuent à rendre intelligible ce qui était improbable pour les autres. 

Mais à l'heure des réseaux sociaux, les ignorants ne sont plus ce qu'ils étaient. Chacun de nous peut adhérer au discours qui lui convient, le partager, le propager lui-même. Le soulagement que procure cette révélation, mettre des mots et une théorie sur l'événement, est d'autant plus fort qu'il est validé par le groupe. L'ignorant ne l'est plus, puisque désormais il a une explication. C'est un comportement humain universel, et nous sommes tous des ignorants. Nous ne sommes pas prêts "d'en connaître", car pour être initié, il faut rester vivant, ne pas alimenter le compteur du soir à la télé, juste après les applaudissements.

Steven Soderbergh . 2011.  Il y a 9 ans ...

Steven Soderbergh . 2011. Il y a 9 ans ...

Alors on se prend à rêver de l'après, un monde idéalisé sans virus et sans pollution, autogéré par les héros d'aujourd'hui, toutes ces petites mains qui s'activent pour nous sauver (applause !), ça y est on a bien compris. 

On a compris quoi au fait ?

-Les leçons du passé ? La grippe espagnole de 1919, dont on est encore en train de compter les morts, ce qui laisse un gros doute sur les chiffres d'aujourd'hui. 

-Suivre à la trace le virus, jusque dans les chiottes. Et c'est une assez bonne piste. Vous avez envie de pister ?

-Les scénarios (i), la nouvelle voie des politiques qui prévoient l'imprévisible. Aucun producteur en vue .

-Les statistiques, les courbes, le pic et le plateau.

-Othello et le chat de Schrödinger.

"Coupures" de presse dimanche 26 avril 2020 (JDD et Le Parisien)

"Coupures" de presse dimanche 26 avril 2020 (JDD et Le Parisien)

Les News. "Il suffit de ne pas parler d'un événement pour qu'il ne se soit jamais produit" O. Wilde

 Si les Hommes politiques dépendent aujourd'hui de l'expertise médicale et scientifique, qu'ils tentent de transmettre au "grand public", c'est sans étonnement que l'on découvre l'étendue des dégâts des news. Tout le monde, ou presque vaticine sur le virus à ARN, le système immunitaire, l'orage des cytokines et le niveau de pression qu'il faut pour les respirateurs, là où il semble que chaque situation est différente.

Le défilé de l'armée de virologues, épidémiologistes, urgentistes, anesthésistes qui défilent sur BFM (et ailleurs) à longueur de journée ad nauseam, donnent une image qui crée la défiance du public à tous les coups. J'ignorais qu'ils étaient si nombreux. Et l'info c'est du montage, ce qui explique les bouts de réponses de machin collés à ceux de truc, pour un sujet de 3 minutes. Plus tu as d'experts, plus tu es crédible, un petit plan de coupe avec des salles de réa (toujours les mêmes) et l'audience est là, une véritable aubaine, les confinés que nous sommes, le dos déglingué par la position assise (putain ça fait combien de temps que je te dis qu'on doit changer ce putain de canapé ?). C'est vrai que la télé a repris le pouvoir, mais n'espérez pas y voir le film de Steven Soderbergh de 2011, CONTAGION, prophétique, à croire que le réalisateur roule en DeLorean, back to the future. Mais bon pour les paranos que nous sommes devenus, par chance, il y a sur Canal, le Bureau des Légendes. Malotru, alors ? qu'est-ce qu'il est devenu ?Pour l'heure (lundi 21h, saison 5), vous n'êtes pas autorisé à "en connaître".

 

IAGO  lanceur de Fake News

IAGO lanceur de Fake News

l'effet OTHELLO   

"Je clamerai son nom par les rues, chez les parents.. lancerai sur lui les mouches de la peste..."

Othello, c'est du Shakespeare, une tragédie en plus. Othello est un général Venitien, amoureux de Desdémone, la fille du Doge de Venise (bref le maire, sans étiquettes), Il l' enlève et ils se marient.

Roderigo, est un jeune noble, pleutre (mou du genou si tu préfères ), prétendant éconduit par la belle Desdémone . Son meilleur pote Iago est en même temps l'homme à tout faire du général Othello.

Il est traître et vil à l'extrême. "J'empoisonnerai son bonheur", manipulateur pervers et porteur de fausses nouvelles. Des Fake news, où il remet cent fois son ouvrage, Iago finit par convaincre Othello de la trahison de sa femme. Il finit par la tuer et se suicider ensuite.

Autrement dit en enfonçant le clou, on peut finir pas convaincre, dans un contexte où les cerveaux sont très disponibles. cette pandémie offrant toutes les garanties pour faire adhérer la foule à n'importe quel scénario.

-le virus , bricolé dans un laboratoire de niveau 4 (avec l'aide française...) a Wuhan, serait sorti collé aux semelles d'un chercheur distrait, ou pire ces cons l'auraient sciemment lâché dans la nature, là devant chez eux.

-les ultraviolets et les antiseptiques, l'eau de javel , la Chloroquine et l'azythromycine  ...repris par Trump, c'est la possibilité d'accidents domestiques dont on va faire le décompte prochainement.

Quand on est parvenu à faire vaciller les certitudes dans un tel contexte, il n'est pas difficile alors de rendre crédible un autre discours, surtout s'il est alimenté de preuves convaincantes. On sait pas encore qui est le iago du Pr Raoult, de Marseille.

l'effet Othello (Gérald Bronner, sociologue)

- Le COVID dans l'égout. Et ça ne va pas être facile de faire le tri sélectif.  Quand tu tires la chasse, le virus que tu hébergeais, se met à nouveau à voyager, et finit en charpie dans l'eau d'arrosage de la voirie. C'est son cadavre qu'on retrouve. Pour ceux qui veulent des précicions, voir l'excellent article qui suit sur le sujet.

EAUX USÉES 20/04/2020 journal international de Medecine

Probablement sans danger, la découverte d’ARN viral dans les eaux usées pourrait être une donnée intéressante. La surveillance de l’épidémie grâce à l’analyse des eaux usées constitue en effet une piste à développer pour de nombreux chercheurs (permettant notamment d’estimer la propagation du virus dans la population). Là encore, la stratégie n’est pas nouvelle. Les enseignements des eaux usées sont déjà utilisés régulièrement, par exemple pour mesurer l’évaluation de la consommation de drogues. Elles ont également été fréquemment traquées pour déterminer l’efficacité des campagnes de vaccination contre le Poliovirus. Concernant le SARS-CoV-2, une douzaine d’équipes dans le monde se sont ainsi engagées dans cette voie, ce qui à l’instar de l’ensemble des autres projets de recherche sur ce virus, a été l’occasion d’une dynamique remarquable, notamment pour affiner les outils de détection et les adapter au nouveau coronavirus. Aujourd’hui, Gertjan Medema, professeur en microbiologie (Pays Bas) estime que dans la perspective du déconfinement la surveillance des eaux usées pourrait être un outil précieux pour détecter l’émergence d’une nouvelle vague (grâce à un repérage des asymptomatiques). Par ailleurs, concernant plus précisément le SARS-CoV-2, une équipe néerlandaise avait publié dans le Lancet Gastroenterol Hepatol le 1er avril une étude révélant la détection dans les eaux usées de son ARN viral (détecté par RT-PCR) quatre jours après la survenue des premiers cas dans la région d’Amsterdam (nous en avions fait état sur le JIM immédiatement). Des observations similaires avaient été faites à Tilburg.

Des traces génétiques, ça ne veut pas forcément dire du virus infectieux, il faut vraiment faire la distinction », insistait sur LCI, le Pr Karine Lacombe (AP-HP)

Par ailleurs, les travaux conduits à ce jour concernant spécifiquement la présence de coronavirus dans les effluents sont très rassurants. « Le SARS-CoV-2, virus enveloppé, est plus facilement dégradé spontanément dans les effluents maintenus à température ambiante que les virus entéritiques non enveloppés susceptibles d’être également retrouvés dans ces effluents. Dans une étude expérimentale, les coronavirus humain 229E ou félin FIPV (utilisés comme substituts du virus SRAS) perdaient 99,9% de leur titre viral en 2 à 3 jours à température ambiante. (…) Ces niveaux de réduction de l’infectivité des coronavirus 229E et FIPV étaient jugés par les auteurs comparables à ceux mesurés dans une autre étude avec le virus du SRAS (…). Dans les deux études et selon les milieux utilisés, le pouvoir infectieux des coronavirus étudiés pouvait être cependant maintenu pendant 2 à 3 semaines lorsque la suspension virale contaminée était conservée à + 4°C (…). Les virus enveloppés tels que le SARS-CoV-2, sont plus facilement inactivés par les désinfectants et les agents physicochimiques que les virus entéritiques non enveloppés susceptibles d’être retrouvés dans les effluents » relevait ainsi le HCSP il y a un mois.

Extrait de l'article . Aurélie Haroche.JIM du 20/04/2020

 

On ne sait plus quoi penser ..

On ne sait plus quoi penser ..

A suivre . 

 

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