A l'aube du festival de Cannes, la cavalerie médiatique se met au galop, au son du clairon de la critique, armée de ses dix grenades verbales, prêtes à exploser sur chacune des affiches des films sélectionnés, feux d'artifice de "Sublime, intense, Magistral, Bouleversant, Essentiel..."

Nous savons tous que pour apprécier un film, un livre, un morceau de musique, il faut être disponible, curieux, ouvrir ses écoutilles pour s'aérer les neurones, baisser le pont-levis pour laisser entrer l'inconnu.

L'année passée, le dessus du panier

L'année passée, le dessus du panier

La palme d'or 2016, c'était Ken Loach, avec Moi, Daniel Blake, et son message populaire, l'anti Marine, sur les damnés de la terre, l'Angleterre en l'occurence, celle juste avant le Brexit, et son dédale administratif dans lequel il ne fait pas bon se perdre, quand tu as déjà perdu ton boulot(précaire). Le notre est à l'avenant, mais fort heureusement, on reste ensemble.

La camera d'or, c'était DIVINES, de Houda Benyamina, avec ses deux actrices Oulaya Amamra et Deborah Lukumuena. La preuve qu'un film de "banlieue" peut se prévaloir d'un scénario captivant, sans jouer sur les poncifs de la marginalité c'est cool, de la débrouille/combine rigolote, de la guerre des gangs. La référence c'est plutôt Mustang de Deniz Gamze Ergüven(et ses ennuis dans la démocrature turque !) que Bande de Filles, offrant une image "conventionnelles" de ses personnages "marginales".

La Fille inconnue, des frères Dardenne (Jean-Pierre et Luc), avec Adèle Haenel, en  jeune médecin perturbée par la mort d'une anonyme devant la porte de son cabinet. Quasi documentaire (longs plans séquences), la jeune femme mène une enquête, d'abord par curiosité, peut-être un peu pour rompre avec sa solitude, jusqu'à l'obsession qui lui fait prendre des risques, pour un final surprenant. 

Frantz, de François Ozon, avec Pierre Niney et Paula Beer, c'est l'absent dont on parle dans ce film en noir et blanc. Au début du film, les deux protagonistes se recueillent sur sa tombe, après la fin de la première guerre mondiale. Nous sommes en 1918, et l'ambiance franco-allemande est loin de l'entente cordiale. La jeune veuve (Anna) et le l'ami présumé (Adrien) du défunt sont embarqués dans la tourmente des sentiments sur fond de rancune patriotique. Mais obtenir le pardon sur des mensonges...

A propos de mensonge et de manipulation, Le film qui sort de l'ordinaire, à mon avis :

Mademoiselle, de Park Chan-Wook ( l'auteur du film culte, Old Boy ), le coréen, dont voici une petite bande annonce. Les années 30, dans la Corée occupée par le Japon.

servante, maitresse, manipulation, érotisme.

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