MÊME PAS VRAI
Burlesque. se foutre du réel .
Pour les fans de Bond, des Avengers, de Jean Claude Vandamme, le cinéma de Bruno Dumont peut sembler hors sujet. A première vue, le réel est un peu tordu, les dialogues parfois surréalistes, interprétés par des presque acteurs qui ne chassent pas le naturel.
La vie de Jesus en 1997, contenait déjà l'univers des films plus récents, loin du cinéma formaté, entre fiction et documentaire, où l'absurde s'enchevêtre avec la réalité, comme cette séquence de conférence de presse, avec Macron ( au début de la bande annonce, plus bas) dans son dernier film France .
Je vous fait grâce des extraits de P'tit Quinquin, Ma Loute , la vie de Jésus etc .
Bruno Dumont vous explique :
Jeu drôle .
On connait tous l'animateur télé, la présentatrice du JT, de la météo, Elise Lucet et son cash investigation par exemple. Des people, à la notoriété fragile, sous les projecteurs en permanence. Un faux pas et c'est la fin ?
Blanche Gardin, la spin doctor de la journaliste France lui explique le contraire, rappelant qu'il n'y a pas de mauvaise publicité. Et en effet on s'en rend compte tous les jours. Zemmour et consorts peuvent bien raconter tout et son contraire le lendemain, sous les applaudissements chaque fois. Pourvu qu'on parle de vous. Plus c'est glauque, plus ça buzze.
Dumont laisse ses acteurs en roue libre, privés de scénarios, et dirigés à l'oreillette. Y compris dans les scènes intimes, provoquant un décalage, un flottement, rappel à la réalité qui se pointe dans la fiction.
Une réalité qui fait les choux gras du journaliste, à condition de la mettre en scène. L'audience serait à ce prix. Et Bruno Dumont met le paquet avec ces séquences "en direct sur le terrain", reportages bidonnés. Le propos de Dumont c'est bien la liberté de la presse, celle de l'expression, que le patron de presse piétine souvent.
Journaliste à CNews par exemple, Eric Zemmour, y évolue(ait) comme un poisson dans l'eau. Et qui change l'eau du bocal ?
d'une histoire vraie
2012 : 7 fonctionnaires de la BAC nord de Marseille , en octobre , sont incarcérés pour trafic de stupéfiants,
après une vaste opération contre les dealers. Le film de Cedric Jimenez, BAC Nord s'inspire de ces "faits réels".
Les policiers y sont montrés comme des braves types, faisant face à une armée qui défend un territoire qu'habite une population parfois complice mais souvent otage du trafic en place. La guerilla urbaine dont ils sont victimes justifierait des pratiques borderline. Qui veut la fin justifie les moyens. Le résultat à l'écran tient du western, que les nombreuses scènes d'action rendent passionnant. Cependant réduire la vie des quartiers à ces seules interactions, c'est oublier l'autre vision que nous à donné Ladj LY dans les Misérables, encore à travers le prisme de la BAC (de Montfermeil). Chômage et pauvreté sont les mamelles du far-west des films de cette décennie.
Titane. c'est Nickel
La palme d'or à Cannes l'année dernière, est un ovni cinématographique. Titane de Julia Ducournau, dont je n'avais vu que Grave (2016)
C'est tentant de voir deux parties. Le long début du film appartient à ce qu'on nomme aujourdhui le film de genre. Alors quel genre ? Agathe Rousselle, pas actrice, fait gicler l'hemoglobine et n'y va pas de main morte. Donc le genre gore, et la courte séquence de début, celle qui explique le titre et l'affiche, nous laisse imaginer que l'héroïne du film est un tantinet chtarbée.
Et puis vint Lindon, Vincent Lindon, pompier. A la recherche de son fils. Tellement désespéré qu'il est prêt à tout prendre comme fils, le fantasme de son fils.
Deux personnages en quête d'une raison de vivre. L'altérité à géometrie variable, muette.
Oser dire qu'on n'est pas bousculé, que vos doigts ne s'enfoncent pas dans le mauvais cuir de votre fauteuil, c'est mentir éhontément. On ne sait pas ou ÇA va, c'est imprévisible, c'est transgressif ce qu'il faut, je fus sidéré, et c'est pas souvent. Vous n'aurez pas de bande annonce, juste l'affiche.