Dans le polar, le meilleur à lire, et c'est pas suédois, c'est MEYER. DEON MEYER. Ecrit en afrikaans, variante du néerlandais, une des nombreuses langues d'Afrique du Sud, celle des blancs, et encore pas tous. Le pays de Mandela, mosaïque explosive d'ethnies distinctes, que la discrimination positive mise en place à la fin de l'Apartheid tente de rallier sous une bannière unique. Toutes les administrations, la police en particulier, voient ainsi se côtoyer des blancs, des noirs, et des métis, dans l'obligation de se trouver un langage commun. Et c'est pas facile, l'Apartheid n'est pas loin, et même si l'accès à la classe moyenne des noirs s'accélère, la grande majorité reste sur le carreau. 1991, c'est la fin de l'Apartheid, autant vous dire que c'est hier, et tout un peuple privé de la parole, ça a des choses à dire et un gros désir de rattraper le temps perdu, de grimper l'échelle sociale, de suivre en somme le modèle blanc. Le président actuel est Xhosa (comme Nelson Mandela), c'est pas son nom mais son origine ethnique, il s'appelle Jacob Zuma. Dans cette nation "arc en ciel", les zoulous sont les plus nombreux. Les blancs constituent la minorité et s'expriment en afrikaans et de plus en plus en anglais.

C'est dans ce pays où la criminalité bat des records, que les héros de Deon Meyer se débattent. Paradoxalement c'est avec eux-même qu'ils luttent le plus. La couleur n'est qu'une pièce du puzzle. L'enquête que mène le flic est constamment handicapée par ses problèmes personnels, par son envie de boire, de perdre du poids. Il y a toujours une blessure cachée, un passé indicible, une rupture, que les héros de Deon Meyer trainent comme un boulet dans un quotidien brutal. Celui de la ville, des gangs, de la pègre, du record mondial de criminalité, du trafic en tout genre( le diamant), avec le(s) pays voisins, en particulier celui du tyran Robert Mugabe (récemment réélu !!), le Zimbabwe.

Zatopek van Heerden, Bennie Griessel , P'tit Mpayipheli, Lemmer, Mat Joubert, sont les plus acharnés, les plus futés, indestructibles et torturés des héros de polar, dans ce genre littéraire dominé par les suédois, Henning Mankell et Jo Nesbo en tête, offrant du réel une image quasi documentaire. Addictives, comme disent les journalistes, insomniantes, les histoires de Deon Meyer nous embarquent au fond de ce pays dont vous n'entendez parler que des surfeurs bouffés par des requins , de l'agonie de Nelson Mandela, plus médiatisée que ses 27 ans de tôle, et des pubs pour safari (photo) au parc Kruger, dans le Nord .

La technique d'écriture est assez constante. Deux, voire trois histoires, qui finissent parfois par se rejoindre, et l'effet est garanti: suspens tous azimuts, pas moyen de souffler, on en redemande. Surtout avoir du temps devant soi.

La dernière enquête vient de sortir. 7 jours. le schéma habituel du compte à rebours, l'unité de temps façon Deon Meyer, qui va pourrir le vôtre.

Merci qui ?

POLAR SUD-AFRICAIN ? DEON MEYER
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